Physical Address

304 North Cardinal St.
Dorchester Center, MA 02124

« Il y a deux ans, je me suis dit : et si je sautais le pas ? » Elles déclarent avoir choisi le travail du sexe

Pour Véronique (la plupart des prénoms ont été modifiés), la trentaine à l’époque, tout est allé très vite. « Cela n’allait déjà plus avec le père de mes enfants, dont je me suis ensuite séparée », raconte cette professeure des écoles nantaise. Sur le réseau social X, où elle possède un compte anonyme, elle poste un jour, sur le ton de la provocation : « Avez-vous déjà couché pour de l’argent ? »
« Un de mes abonnés est venu me demander si cela m’était arrivé et si cela me dirait de le faire avec lui. Je suis restée totalement interdite, ne sachant quoi répondre. Mais cela me trottait dans la tête. C’était un de ces “vieux beaux”, il était chef d’entreprise. Je ne l’avais vu qu’en photo, je me suis dit : pourquoi pas ? »
Le premier rendez-vous, fixé à l’hôtel, est une « catastrophe, se souvient cette mère de deux jeunes enfants. Il voulait que je le domine, je n’étais pas du tout à l’aise. Mais ça lui a plu, et je me suis prise au jeu. On s’est revus trois, quatre fois en quelques mois ».
Ce qui a frappé Véronique ? A quel point il lui a été « facile » d’avoir des relations sexuelles tarifées. « J’avais posé la question à quelques personnes de confiance sur les réseaux, on m’avait dit : “Demande 200 euros !” J’aurais pu demander plus, mais c’était déjà beaucoup : une heure et demie pour gagner 200 euros ! »
Après son premier rendez-vous, Véronique ne savait « pas trop quoi faire de cet argent » : « C’était du liquide, je n’allais pas le déposer à la banque… J’ai fini par m’acheter une belle paire de chaussures. » Six ans plus tard, elle n’a jamais réitéré l’expérience, mais ne l’exclut pas. « Finalement, ce n’était pas très différent de ce que j’aurais pu faire avec un mec rencontré sur Tinder, sans me faire payer. »
Pour Léa, les choses sont beaucoup plus organisées : à 500 mètres de son appartement de la banlieue parisienne, cette assistante commerciale mariée et mère de famille possède ce qu’elle appelle sa « garçonnière », un studio dans lequel elle reçoit ses clients. En couple libre depuis une vingtaine d’années, elle a l’habitude des soirées libertines et avait déjà plusieurs fois envisagé de proposer à des hommes du sexe payant, « par fantasme ».
« Il y a deux ans, je me suis dit : et si je sautais le pas ? Mes premières expériences étaient très ponctuelles : on avait fait des cams virtuelles ensemble, ça met en confiance. » En octobre 2022, Léa dépose son annonce sur un site Internet spécialisé : « Escort occasionnelle pour relation suivie. » « J’ai eu jusqu’à une dizaine de “réguliers”, une fois par mois chacun. Le télétravail me permet de m’organiser facilement. » Son mari a toujours été au courant.
Il vous reste 79.66% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

en_USEnglish